« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers… » (Lc 3, 4)
Samedi 21 decembre 2024

Eglise catholique à Madagascar

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Vademecum pour le Synode sur la Synodalité - 4.2 Le rôle de l'évêque dans le processus synodal


La synodalité n'existe pas sans l'autorité pastorale du Collège des évêques, sous la primauté du Successeur de Pierre, ainsi que l'autorité pastorale de chaque évêque diocésain dans le diocèse qui lui est confié. Le ministère des évêques est celui d'être pasteurs, enseignants et prêtres du culte sacré. Leur charisme de discernement les appelle à être d'authentiques gardiens, interprètes et témoins de la foi de l'Église. Dans et à partir des Eglises locales existe l'unique Église catholique (LG, 23). La plénitude du processus synodal ne peut exister réellement qu'avec la participation des Églises locales, ce qui exige l'engagement personnel de l'évêque diocésain. « En vertu de cette catholicité, chacune des parties apporte aux autres et à toute l'Église le bénéfice de ses propres dons, en sorte que le tout et chacune des parties s'accroissent par un échange mutuel universel et par un effort commun vers une plénitude dans l'unité » (LG, 13). La diversité des Eglises locales, leur contexte et leur culture apportent des dons différents à l'ensemble, enrichissant ainsi le Corps du Christ tout entier. Ceci est clé pour comprendre le chemin synodal de l'Église.

Par conséquent, le rôle principal de l'évêque diocésain dans ce processus synodal est de faciliter l'expérience synodale de tout le Peuple de Dieu sur le chemin vers une Église plus synodale. L'évêque diocésain tient un rôle clé dans l'écoute du Peuple de Dieu dans son Église diocésaine. Sous l'inspiration de l'Esprit Saint, l'évêque peut discerner les processus les plus fructueux pour écouter le Peuple de Dieu dans son diocèse, sur le chemin de la synodalité entreprise par l'Église tout entière. Pour aider l'évêque diocésain dans cette tâche, il doit nommer le référent ou l'équipe diocésain(e). Ensemble, ils peuvent discerner dans la prière. L'évêque est encouragé à jouer un rôle actif dans la phase diocésaine de ce processus synodal. Sa participation devrait favoriser un dialogue ouvert au sein de la diversité du Peuple de Dieu.

L'évêque peut chercher à obtenir un retour d'information et une participation partout où cela est utile dans le processus d'organisation. L'évêque est invité à communiquer avec les différents organismes, organisations et structures du diocèse, y compris le Conseil pastoral diocésain, le Conseil presbytéral, les paroisses, les communautés religieuses, les mouvements de laïcs, les divers ministères pastoraux (comme dans les écoles et les hôpitaux), et les commissions diocésaines, afin d'encourager leur participation au processus synodal et de solliciter leur aide. Sous l'autorité de l'évêque, le(s) référent(s) diocésain(s) peuvent communiquer directement avec les coordinateurs dans les paroisses et d'autres communautés locales pour préparer et faciliter le processus de consultation.

En même temps, l'évêque s'assure que les ressources appropriées sont mises en place, y compris des ressources financières, logistiques, techniques et humaines. L'évêque a également pour rôle d'encourager la participation de divers groupes et individus afin que le processus synodal soit un véritable effort de collaboration, s'appuyant sur la large participation des fidèles et atteignant toute la diversité du Peuple de Dieu : prêtres, diacres, hommes et femmes consacrés et laïcs. Les structures diocésaines qui visent déjà à l'exercice de la synodalité peuvent être un soutien essentiel à cet égard, en particulier le Conseil pastoral diocésain, le Conseil presbytéral, les Conseils pastoraux paroissiaux, etc.

On peut publier une lettre personnelle ou même une vidéo dans laquelle l'évêque invite et encourage toutes les personnes du diocèse à participer au processus d'écoute, de dialogue et de consultation. Il est recommandé que la phase diocésaine du processus synodal s'ouvre et se termine par une célébration liturgique, que l'évêque puisse présider.

Au cours du processus de consultation, le rôle clé de l'évêque est d'écouter. Bien que l'engagement personnel de l'évêque diocésain dans le processus d'écoute puisse prendre de nombreuses formes, il est encouragé à prendre part et à être attentif à la voix des fidèles. Outre la participation à des sessions d'écoute locales dans le diocèse, l'évêque peut, s'il le souhaite, convoquer des rencontres ad hoc avec de certains groupes, en invitant des représentants d'un échantillon représentatif du diocèse, en particulier ceux qui se trouvent aux périphéries. En outre, il peut également écouter en examinant les réactions recueillies lors des consultations, en discernant ce que l'Esprit Saint dit à travers les gens. De façon régulière, l'évêque devrait rencontrer le(s) référent(s) du diocèse pour faire le point sur l'avancement de la consultation et aborder des difficultés éventuelles. Il faut veiller à ce que la présence de l'évêque et du clergé n'ait pas pour l'effet involontaire d'étouffer la contribution authentique et sans entrave des fidèles, en particulier dans des circonstances où il y a eu du scandale, ou simplement en raison d'une considération culturelle.

Enfin, l'évêque convoque une réunion pré-synodale diocésaine pour clore la phase diocésaine et travaille avec le(s) référent(s) diocésain(s) pour l'organiser. Cette réunion doit rechercher une large représentation de l'ensemble du diocèse, dans le but de se réunir pour prier, écouter, réfléchir et discerner la voie synodale sur laquelle la volonté de Dieu se manifeste et appelle le diocèse tout entier. L'évêque peut ensuite examiner la synthèse diocésaine en collaboration avec les référents diocésains avant qu'elle ne soit transmise à la conférence épiscopale. Il est très important de noter que la synthèse diocésaine n'a pas pour but de refléter positivement ou négativement sur l'évêque diocésain. Au contraire, la synthèse diocésaine devrait être un rapport honnête de tout ce qui a été partagé pendant la phase diocésaine du processus synodal, représentant la variété des points de vue et des perspectives du Peuple de Dieu.

Il est compréhensible que le lancement de ce processus de consultation suscite toute une série de sentiments chez les responsables pastoraux, allant de l'excitation et de la joie à l'anxiété, la peur et l'incertitude, voire le scepticisme. De telles réactions nuancées font souvent partie du parcours synodal. Les évêques peuvent reconnaître le mélange de réactions qui se produit dans le diocèse, tout en encourageant l'ouverture à l'Esprit Saint qui travaille souvent de manière surprenante et rafraîchissante. Comme un bon pasteur pour son troupeau, l'évêque est appelé à marcher devant, au milieu et derrière le Peuple de Dieu, en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté ou ne se perde.