« La Porte Sainte représente Jésus, la Porte du salut ouverte à tous. Jésus est le berger, Jésus est la porte » (Pape François, Noël 2024)
Lundi 30 decembre 2024

Eglise catholique à Madagascar

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Vademecum pour le Synode sur la Synodalité - 4.1 Résumé de ce qui est envisagé dans la phase diocésaine


Cette première étape du processus synodal constitue la base de toutes les autres phases qui suivent. Plus qu'une simple réponse à un questionnaire, la phase diocésaine vise à offrir au plus grand nombre une expérience véritablement synodale, d'écoute mutuelle et de marche en avant, guidée par l'Esprit Saint.

L'Esprit de Dieu, qui illumine et donne vie à ce cheminement ensemble, est le même Esprit qui est à l'oeuvre dans la mission que Jésus a confiée à ses apôtres. L'Esprit Saint agit à travers toutes les générations de disciples qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique. L'Esprit envoyé par le Christ ne se contente pas de confirmer la continuité de l'Évangile de Jésus, mais il illumine les profondeurs toujours nouvelles de la Parole de Dieu et inspire les décisions nécessaires pour soutenir le cheminement de l'Église et revigorer sa mission (cf. Jean 14, 25-26 ; 15, 26-27 ; 16, 12-15) (DP, 16).

Le Document préparatoire présente deux « images » tirées de l'Écriture pour inspirer notre cheminement vers une Église synodale. La première image émerge de la « scène communautaire » qui accompagne constamment le chemin de l'évangélisation depuis le ministère de la prédication de Jésus, dans laquelle chacun trouve sa place - la foule, les apôtres et le Seigneur (DP, 17-21). La deuxième image se réfère à l'expérience de l'Esprit Saint dans laquelle Pierre et la communauté primitive reconnaissent le risque d'imposer des limites injustifiées au partage de la foi (DP, 22-24). Nous vous encourageons à méditer ces deux images comme une source de nourriture spirituelle et d'inspiration sur le chemin synodal.

L'Évangile témoigne de l'approche constante de Jésus qui consiste à tendre la main aux personnes exclues, marginalisées et oubliées. Un trait commun à tout le ministère de Jésus est que la foi émerge toujours lorsque les personnes sont valorisées : leur demande est entendue, elles sont aidées dans leur difficulté, leur disponibilité est appréciée, leur dignité est confirmée par la présence de Dieu et restaurée au sein de la communauté. Comme Pierre a été changé par son expérience avec Corneille, nous devons nous laisser transformer par ce à quoi Dieu nous invite. À travers le processus synodal, Dieu nous conduit sur le chemin commun de la conversion par ce que nous vivons les uns avec les autres. Dieu vient nous rencontrer à travers les autres et va à leur rencontre à travers nous, souvent de manière surprenante.

Pour ce faire, il est nécessaire de faire des efforts importants pour impliquer le plus grand nombre de personnes possible dans une vraie expérience mutuelle de synodalité. C'est la première responsabilité du (des) référent(s) diocésain(s), nommés pour guider et animer la phase diocésaine du processus synodal. Une contribution superficielle ou scénarisée qui ne représente pas de manière riche et précise l'expérience du Peuple de Dieu ne sera pas utile, ni celle qui n'exprime pas toute la gamme et la diversité des expériences.

Dans ce sens, la phase diocésaine devrait commencer par trouver les moyens les plus efficaces de réaliser la participation la plus large possible. Nous devons personnellement atteindre les périphéries, ceux qui ont quitté l'Église, ceux qui pratiquent leur foi rarement ou jamais, ceux qui connaissent la pauvreté ou la marginalisation, les réfugiés, les exclus, les sans-voix, etc.

Le coeur de l'expérience synodale est l'écoute de Dieu par l'écoute mutuelle, inspirée par la Parole de Dieu. Nous nous écoutons les uns les autres afin de mieux entendre la voix de l'Esprit Saint qui parle dans notre monde d'aujourd'hui. Cela peut se dérouler au cours d'une seule rencontre, mais nous encourageons vivement la tenue de plusieurs réunions afin de favoriser une atmosphère de partage plus interactive, où les gens apprenant à se connaître, à se faire confiance et à sentir qu'ils peuvent parler plus librement, ce qui en fait une expérience synodale de cheminement ensemble. En plus des aspects plus formels de prendre la parole et de s'écouter mutuellement, il est important que les réunions synodales se déroulent dans un climat de confiance et comportent également des moments informels. Les pèlerinages, les activités de groupe, les expressions artistiques, et même les pauses-café peuvent contribuer à renforcer le sens de la communauté par l'expérience de partager la vie les uns avec les autres.

La manière dont ces réunions se déroulent dépend des circonstances locales. Plusieurs paroisses peuvent s'unir, ainsi que des ministères tels que la pastorale de la santé ou l'enseignement catholique, les communautés religieuses, les mouvements de laïcs et les groupes oecuméniques.

Des questions stimulantes sont suggérées dans le questionnaire ci-dessous (partie 5) pour initier et faciliter cette expérience de partage et d'écoute. L'objectif n'est pas de répondre à toutes les questions, mais de choisir celles qui sont les plus pertinentes dans votre contexte local. Vous pouvez également poser d'autres questions, et nous vous encourageons à le faire. D'une manière générale, privilégiez les types de questions qui évoquent des histoires personnelles et des expériences vécues plutôt que des énoncés doctrinaux. Voir la partie 5 pour quelques exemples.

Les commentaires reçus tout au long du processus d'écoute doivent être rassemblés dans une « synthèse ». Comme expliqué dans la feuille de route ci-dessous (partie 4.4), une synthèse devrait être rédigée à chaque fois qu'il y a un rassemblement dans le diocèse pour répondre aux questions posées dans ce Vademecum (partie 5). En même temps une synthèse sera rédigée pour chaque diocèse, et finalement pour chaque conférence épiscopale. L'objectif de ces synthèses, à quelque niveau que ce soit, n'est pas de produire un résumé générique de tout ce qui a été dit ou de réaliser un exercice académique. La synthèse est plutôt un acte de discernement dans le choix et la rédaction de ce qui contribuera à la prochaine étape du processus synodal en étant envoyé au diocèse (dans le cas d'une consultation au sein du diocèse) et éventuellement à la conférence épiscopale (dans le cas d'une synthèse écrite par le diocèse). En ce sens, la synthèse ne se contente pas de rapporter les tendances communes et les points de convergence, mais elle met également en évidence les points qui frappent une corde sensible, inspirent un point de vue original, qui ont un impact sur la communauté, ou qui ouvrent un nouvel horizon. La synthèse devrait accorder une attention particulière aux voix de ceux qui ne sont pas souvent entendus et intégrer ce que l'on pourrait appeler le « rapport des minorités ». Le retour d'information doit non seulement souligner les expériences positives, mais aussi mettre en lumière les expériences difficiles afin de refléter la réalité de ce qui a été écouté. Une partie de l'expérience de l'assemblée locale doit être transmise dans le retour d'information : les attitudes des participants, les joies et les défis de s'engager ensemble dans l'aventure du discernement.

Le retour d'information reçu de ces rencontres locales sera ensuite compilé dans une synthèse globale au niveau diocésain. La synthèse que chaque diocèse élaborera à l'issue de ce travail d'écoute et de discernement constituera sa contribution concrète au cheminement de l'ensemble du Peuple de Dieu. Elle pourra également servir de document utile pour identifier les prochaines étapes dans le cheminement de l'Église locale sur le chemin de la synodalité. Pour faciliter les phases ultérieures du processus synodal, il est important de condenser les fruits de la prière et de la réflexion en un maximum de dix pages. D'autres textes ou annexes peuvent être joints à la synthèse diocésaine afin de soutenir ou d'accompagner son contenu.

La synthèse de chaque diocèse ou éparchie sera ensuite transmise aux conférences épiscopales et aux synodes des Églises orientales. A leur tour, ces organes rédigeront leur propre synthèse avec le même esprit de discernement que celui qui est décrit ci-dessus, sur la base des synthèses diocésaines/éparchiales qu'ils auront reçues. Les conférences épiscopales et les synodes des Eglises orientales soumettront ensuite cette synthèse qu'ils auront rassemblée au Secrétariat général du Synode des évêques, qui composera la première édition du document de travail (Instrumentum Laboris) sur la base de ce qui a été partagé et expérimenté au niveau local.