Le Synode sur la synodalité lancé par le pape François a abouti dans la soirée du 26 octobre 2024 avec le vote par les 356 membres de l’assemblée réunie dans la salle Paul VI du Vatican, du document final. Fait rare : le pape François a immédiatement déclaré qu’il l’approuvait « expressément » et qu’il ne produirait pas d’exhortation apostolique post-synodale. Le texte entre donc immédiatement dans le magistère du pape. Ce dernier a toutefois pris la peine de préciser qu’il était non normatif. De nombreuses incitations et propositions parsèment ce document composé de 155 paragraphes.
Au-delà des propositions singulières – comme la tenue d’un Synode pour le Moyen-Orient, le fait que des laïcs pourraient célébrer des mariages ou bien la réflexion sur un ministère de l’écoute -, ce Synode pose les bases d’une plus grande décentralisation dans l’Église catholique. Il confirme la volonté de voir les laïcs monter en responsabilité dans la gouvernance des paroisses et des diocèses. En outre, le document plaide à de nombreuses reprises pour la mise en place d’une culture de la transparence dans l’Église afin de lutter contre le cléricalisme et tous types d’abus. Voici les grandes orientations de ce document final :
La structure du document
Le document final est articulé en cinq parties (11). La première est intitulée le cœur de la synodalité, la deuxième : ensemble, dans la barque de Pierre, est consacrée à la conversion des relations qui construisent la communauté chrétienne et façonnent la mission dans l'entrelacement des vocations, des charismes et des ministères.
La troisième partie : sur ta parole, identifie trois pratiques intimement liées : le discernement ecclésial, les processus de prise de décision, la culture de la transparence, de la responsabilité et de l'évaluation. La quatrième partie -une pêche abondante- décrit la manière dont il est possible de cultiver sous de nouvelles formes l'échange de dons et l'entrelacement des liens qui nous unissent dans l'Église, à une époque où l'expérience de l'enracinement dans un lieu est en train de changer profondément.
Enfin, la cinquième partie -moi aussi je vous envoie- nous permet de regarder le premier pas à faire : veiller à la formation de tous à la synodalité missionnaire. En particulier, il est noté que le développement du document est guidé par les récits évangéliques de la Résurrection (12).
Sur le rôle des femmes dans l’Église qui a suscité beaucoup de questions, Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode, a admis « qu’il s’agissait d’une question délicate », mais a souligné que sur la question du diaconat féminin, «le document final précisait que la question restait ouverte». «Le texte explique ce que les femmes ont fait et peuvent faire dans l'Église, elles ont aussi un leadership en dehors du ministère ordonné» a-t-il expliqué. Extraite des débats de l’assemblée, puisque le pape avait confié les thèmes les plus délicats du Synode à 10 groupes de travail qui rendront leurs conclusions en juin 2025, cette question est revenue dans le document final.
Sur la présence de plus de femmes dans la formation des séminaristes : « Ce n’est pas une nouveauté, mais c’est une manière de s’assurer que l’Église chemine sur ce parcours synodal » a souligné Mgr Riccardo Battocchio, l'un de secrétaires spéciaux de cette assemblée.
(extrait de la conférence de presse après la fin du Synode)