La première phase du processus synodal est une phase d'écoute dans les Églises locales. Après une célébration d'ouverture à Rome le dimanche 10 octobre 2021, la phase diocésaine du Synode commencera le dimanche 17 octobre 2021. Pour faciliter la phase initiale du parcours synodal, le Secrétaire général du Synode des évêques, le Cardinal Mario Grech, a écrit à chaque évêque en mai 2021, l'invitant à nommer une personne ou une équipe de pour diriger la phase d'écoute locale. Cette personne ou cette équipe assure également la liaison entre le diocèse et les paroisses, ainsi qu'entre le diocèse et la conférence épiscopale. Les Églises locales sont invitées à communiquer leurs réponses à leur conférence épiscopale afin de permettre l'agrégation des idées avant la date limite d'avril 2022. De cette manière, les conférences épiscopales et les synodes des Églises orientales pourront à leur tour fournir une synthèse au Synode des évêques. Ce matériel sera synthétisé pour servir de base à la rédaction de deux documents de travail (connus sous le nom d'Instrumentum Laboris). Enfin, l'Assemblée du Synode des Évêques se tiendra à Rome en octobre 2023.
Comme indiqué dans le Document préparatoire (n° 31):
L'objectif de la première phase du chemin synodal est de favoriser un vaste processus de consultation pour rassembler la richesse des expériences de synodalité vécue, dans leurs différents aspects et leurs différentes facettes, en impliquant les pasteurs et les fidèles des Églises particulières à tous les niveaux, en utilisant les moyens les plus appropriés en fonction des réalités locales spécifiques : la consultation, coordonnée par l'évêque, s'adresse « aux prêtres, aux diacres et aux fidèles laïcs de leurs Églises, tant séparément que collectivement, sans négliger l'apport précieux qui peut venir des hommes et des femmes consacrés » (EC, n° 7). En particulier, la contribution des organismes de participation des Églises particulières est requise, spécialement celle du Conseil presbytéral et du Conseil pastoral, à partir desquelles « une Église synodale peut (véritablement) commencer à prendre forme ».4 La contribution des autres réalités ecclésiales auxquelles seront envoyé ce Document Préparatoire [et ce Vademecum] sera également précieuse, tout comme l'apport de ceux qui voudront envoyer directement leur contribution. Enfin, il est d'une importance capitale d'écouter la voix des pauvres et des exclus et pas uniquement celle de ceux qui occupent un rôle ou une responsabilité au sein des Églises particulières.
Les communautés religieuses, les mouvements laïcs, les associations de fidèles et les autres groupes ecclésiaux sont encouragés à participer au processus synodal dans le contexte des Églises locales. Toutefois, il leur est également possible, ainsi qu'à tout groupe ou individu qui n'a pas la possibilité de le faire au niveau local, de contribuer directement au Secrétariat général, comme indiqué dans Episcopalis Communio (art. 6 sur la Consultation du Peuple de Dieu) :
§1. La consultation du peuple de Dieu a lieu dans les Eglises particulières, à travers les Synodes des Evêques des Eglises patriarcales et des Archevêchés majeurs, les Conseils des Hiérarques et les Assemblées des Hiérarques des Eglises sui iuris et à travers les Conférences épiscopales. Dans chaque Église particulière, les Évêques réalisent la consultation du Peuple de Dieu en recourant aux organes de participation prévus par la loi, sans exclure d'autres méthodes qu'ils jugent appropriées. §2. Les Unions, les Fédérations et les Conférences masculines et féminines des Instituts de Vie Consacrée et des Sociétés de Vie Apostolique consultent les Supérieurs Majeurs, qui à leur tour peuvent s'adresser à leurs propres Conseils et à d'autres membres des Instituts et des Sociétés en question. §3. De la même manière, les Associations de fidèles reconnues par le Saint-Siège consultent leurs propres membres. §4. Les dicastères de la Curie romaine offrent leur contribution, en tenant compte de leurs compétences particulières respectives. §5. Le Secrétariat général du Synode peut identifier d'autres formes de consultation du Peuple de Dieu.
Chaque phase d'écoute sera adaptée aux circonstances locales. Les personnes vivant dans des communautés éloignées et disposant d'un accès limité à l'internet auront probablement une participation différente de celle des personnes vivant en milieu urbain. Les communautés actuellement aux prises avec la pandémie de Covid-19 sont susceptibles d'organiser des opportunités de dialogue et d'écoute différentes de celles dont le taux de guérison est élevé. Quelles que soient les circonstances locales, le(s) référent(s) diocésain(s) sont encouragés à se concentrer sur une inclusion et une participation maximales, en cherchant à impliquer le plus grand nombre de personnes possible, et en particulier celles qui se trouvent à la périphérie et qui sont souvent exclues et oubliées.
Encourager la participation la plus large possible permettra de s'assurer que les synthèses formulées au niveau des diocèses, des Conférences épiscopales et de l'Église tout entière reflètent les véritables réalités et l'expérience vécue du Peuple de Dieu. Parce que cet engagement du Peuple de Dieu est fondamental, et qu'il s'agit d'une première expérience de la synodalité pour beaucoup, il est essentiel que chaque exercice d'écoute locale soit guidé par les principes de communion, de participation et de mission qui inspirent ce chemin synodal. Le déroulement du processus synodal au niveau local doit également impliquer :
Le discernement par l'écoute, afin de créer un espace pour la guidance de l'Esprit Saint.
L'accessibilité, afin de garantir la participation du plus grand nombre de personnes possible, indépendamment du lieu, de la langue, de l'éducation, du statut socio-économique, des capacités/incapacités et des ressources matérielles.
La sensibilisation culturelle, afin de célébrer et d'embrasser la diversité au sein des communautés locales.
L'inclusion, en faisant tous les efforts possibles pour impliquer ceux qui se sentent exclus ou marginalisés.
Le partenariat fondé sur le modèle d'une Église coresponsable.
Le respect des droits, de la dignité et de l'opinion de chaque participant.
Des synthèses exactes qui rendent véritablement compte de l'éventail des perspectives critiques et appréciatives de toutes les réponses, y compris les points de vue qui ne sont exprimés que par une minorité de participants.
La transparence, en veillant à ce que les processus d'invitation, d'implication, d'inclusion et d'agrégation des contributions soient clairs et bien communiqués.
L'équité, en veillant à ce que la participation au processus d'écoute traite chaque personne de manière égale, afin que chaque voix puisse être dûment entendue.
Les référents diocésains sont encouragés à puiser dans la richesse de l'expérience vécue de l'Église dans leur contexte local. Tout au long de la phase diocésaine, il est utile de garder à l'esprit les principes du processus synodal et la nécessité d'une certaine structure de la conversation, de sorte qu'elle puisse être synthétisée et informer efficacement la rédaction des documents de travail (Instrumentum Laboris). Nous voulons être attentifs à la manière dont l'Esprit parle à travers le Peuple de Dieu.