"Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme" (Mt 24, 37)
Mercredi 3 decembre 2025

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Le Pape Léon XIV en Turquie


Arrivé jeudi en Turquie pour son premier voyage à l'étranger, le pape a été reçu par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à Ankara, où il a appelé la Turquie à jouer un rôle de "stabilisateur" dans un contexte mondial "fortement conflictuel".

Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.

Au deuxième jour de sa visite dans le pays à large majorité musulmane, Léon XIV s'est rendu à Iznik, l'ancienne Nicée, au sud d'Istanbul, pour une grande prière sur les vestiges d'une basilique immergée du IVe siècle, en présence de dignitaires religieux, orthodoxes et protestants.

Côte à côte, sur les rives du lac d'Iznik, ces derniers ont récité le Credo de Nicée, un texte toujours utilisé par des millions de chrétiens de différentes confessions dans le monde, qui avait été rédigé lors du même Concile en l'an 325, ayant réuni 300 évêques de l'Empire romain.

Lors de cette cérémonie riche en symboles, Léon XIV a insisté sur "la recherche de la fraternité". "Nous sommes tous invités à surmonter le scandale des divisions qui malheureusement existent encore, et à nourrir le désir de l'unité", a-t-il affirmé en anglais.

Divisés depuis le grand schisme de 1054 entre les Églises d'Orient et d'Occident, catholiques et orthodoxes maintiennent un dialogue et des célébrations communes (œcuméniques), malgré des divergences doctrinales.

La cérémonie était présidée par le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier, figure majeure du monde orthodoxe.

En présence de représentants de nombreuses Églises (copte, grecque, arménienne, syriaque, anglicane), le patriarche a invité à "suivre le chemin de l'unité chrétienne qui nous est tracé", malgré les "divisions" des siècles passés.

Rejet du fanatisme

Dans une époque où "le monde est troublé et divisé par les conflits et les antagonismes", la venue de Léon XIV "est particulièrement importante et significative", avait déclaré Bartholomée Ier, qui exerce une primauté honorifique et historique sur les autres patriarches du monde orthodoxe.

Les catholiques reconnaissent l'autorité universelle du pape comme chef de l'Église, tandis que les orthodoxes, plus fragmentés que jamais, sont organisés en Églises autocéphales.

Dans sa déclaration, le pape a également appelé à "rejeter avec force" l'"utilisation de la religion pour justifier la guerre et la violence, comme toute forme de fondamentalisme et de fanatisme", sans jamais citer ouvertement aucun responsable d'aucune religion.

Accueil exceptionnel

Vendredi matin, Léon XIV a été accueilli avec ferveur par les chants et les applaudissements des quelques centaines de fidèles réunis à la cathédrale du Saint-Esprit d'Istanbul, dont beaucoup s'étaient levés à l'aube pour l'apercevoir.

Il y a quelque 100.000 chrétiens en Turquie, qui compte 86 millions d'habitants (0,1% environ).

Visiblement ému par l'accueil, le pape a encouragé les prêtres, religieux et fidèles en assurant que la "logique de la petitesse est la véritable force de l'Église", dans un pays où les chrétiens luttent toujours contre un sentiment d'exclusion.

Samedi, le pape s’est rendu à la mosquée bleue, l'une des icônes d'Istanbul construite au 17e siècle, sur le site de l'ancien palais des empereurs byzantins, avant de présider une grande messe devant 4.000 fidèles.