Pour le Diocèse d’Antananarivo, la Messe chrismale, a été célébrée le mercredi saint, 16 avril 2025, en l’Eglise St François-Xavier Antanimena. C’est lors de cette cérémonie que l’Eglise bénit Les trois huiles qu’elle utilise pendant l’année, à savoir :

- l’Oleum Infirmirium (OI), pour l’onction des malades

- l’Oleum Catechumenorum (OC), pour l’onction de ceux qui vont devenir chrétiens

- le Sanctum Chrisma, pour l’onction de ceux qui reçoivent le Sacrement du Baptême, le Sacrement de la Confirmation et le Sacrement de l’ordre (prêtre et évêque)

Les prêtres ont également renouvelé leur obéissance à l’évêque, lors de cette cérémonie, dirigée par Mgr Jean de Dieu Raoelison, archevêque d’Antananarivo, avec Mgr Tomasz Grysa, nonce apostolique accompagné de son secrétaire, le Père Israel Cruz Ascarraman. Mgr Odon Razanakolona, évêque émérite du diocèse d’Antananarivo était aussi présent.

L’homélie de l’archevêque était axée sur l’importance de l’onction et de la prêtrise. Il l’a puisé dans l’homélie du Pape François lors de la messe chrismale de 2013. Tirée du livre d’Isaïe : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi … » et du Psaume 133 sur l’onction d’Aaron.

C’est un symbole de l’onction du prêtre, avait-il dit, mais l’onction n’est pas uniquement faite pour le prêtre car elle se répand et doit atteindre jusque dans les périphéries. Les prêtres doivent être comme le Christ, en sortie vers ceux qui souffrent et restent en périphérie, en marge, et qui attendent le salut, la lumière, la liberté. L’Evangile que prêchent les prêtres atteint le quotidien des gens : leur souffrance, leur joie, leur peur et aussi leur espérance.

Nous prêtres, faisons communiquer Dieu et son peuple, c’est à travers nous que le peuple sentira la grâce de Dieu. Nous ne sommes plus de simples dirigeants mais des intermédiaires. Grâce à l’onction que nous avons reçue, nous pourrons deviner et comprendre les inquiétudes pleines d’espérance dans le cœur des gens. Comme Jésus qui a senti une énergie qui est l’a quitté quand la femme qui avait des pertes de sang avait touché la frange de son vêtement.

C’est l’onction qui nous pousse à jeter le filet et à aller au large de la mer du monde et jeter le filet au nom du Seigneur, mais ce n’est ni une fonction ni un honneur. Souvenez-vous toujours de l’onction que nous avons reçue et de la mission que cela implique.

Toujours dans son homélie, l'archevêque s'adressa en s’adressant aux fidèles, a souligné que Bonne Nouvelle exige un esprit de disponibilité pour recevoir ceux que le Christ a envoyé, comme il le dit : « Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. » Les hommes ont été choisis par Dieu et envoyés par le Christ pour continuer l’œuvre du salut. Or, ce ne sont pas les hommes qui sont adorés, mais Dieu. En tant qu’êtres humains, a poursuivi l’archevêque,, ils ont leurs défauts, mais Dieu a choisi des personnes imparfaites pour travailler avec Lui et les envoyer, à l’exception de la Sainte Vierge Marie. Il faut de l'humilité pour accepter cela, car c'est dans cette personne que la puissance de Dieu et son salut transparaît à travers nous par la distribution des sacrements.

Il nous a également rappelé que nous sommes tous oints en Christ. Recevoir l’onction signifie être incorporé au Christ, l’unique Grand Prêtre, et cela s’accomplit par l’onction des croyants lorsqu’ils reçoivent le sacrement du baptême et par l’onction des prêtres et des évêques lorsqu’ils reçoivent le sacrement de l’ordination.

Pour que le Christ puisse offrir son Corps, l’Église a besoin de prêtres disposés à offrir tout leur corps au Christ, offrant leur corps pour que Jésus puisse recevoir ses mains qui consacrent le pain et le vin. Pour que le Christ pardonne les péchés de l’humanité, l’Église a besoin de prêtres dignes malgré leurs péchés et leurs faiblesses. Pour que le Christ puisse soulager, guérir et donner la paix, l’Église a besoin de prêtres qui surmontent les faiblesses. Pour que Jésus puisse se consacrer, il a besoin d’un prêtre toujours prêt à répondre à son appel et à sa mission.

En concluant son enseignement, l'archevêque a encouragé les prêtres à toujours rechercher la dignité et à toujours répondre « oui » à l'appel du Christ jusqu'à leur dernier souffle.

En prenant la parole, Mgr Tomasz Grysa, Nonce apostolique, a souligné les deux points exprimés par la phrase : « Le Christ a fait de nous des prêtres royaux. » Le premier, dit-il, concerne ceux qui ont reçu le sacrement du baptême. Tous les chrétiens sont prêtres. Ce sacerdoce commun encourage les baptisés à vivre leur consécration à Dieu par la célébration des sacrements dans l’Église et par le témoignage d’une vie sainte pleine d’abnégation et de charité.

Le second se réfère à ceux qui sont consacrés comme prêtres, appelés à former et à édifier le peuple sacerdotal et à offrir le sacrifice eucharistique à Dieu en leur nom. Ainsi, la « Messe chrismale », a dit le Nonce apostolique, est une commémoration de l'unique Sacrifice du Christ et proclame la vocation sacerdotale de l'Église. Le sacerdoce du Christ est profondément lié au mystère de l’Incarnation, dont nous célébrons le 2025e anniversaire en cette sainte année jubilaire.

Aujourd’hui, nous rencontrons le Christ de manière particulière, le Grand Prêtre suprême et éternel, et nous franchissons spirituellement la Porte Sainte, qui ouvre à toute l’humanité la plénitude de l’amour qui nous a sauvés.

Tous ceux qui sont baptisés et ceux qui ont reçu le sacrement de l’Ordre doivent s’engager à accomplir leur sacerdoce comme le Christ, dans un service humble et fidèle à Dieu et aux autres.